Ils parlent de Yeva

Voici comment certaines personnes la perçoivent. Découvrez leurs témoignages.

Sclupture Yeva "Patricia Legendre"

“Dès mon premier regard sur les sculptures de YEVA, j’ai su que cette rencontre serait, pour moi, inoubliable. On eût dit qu’avant même d’analyser les motifs de mon plaisir j’étais envoûté par l’approche d’un continent nouveau.

Et, à la réflexion, c’est bien à la découverte d’un monde vierge que nous invitent ces œuvres marquées toutes ensemble par une vigueur très virile et une grâce tout féminine. Il y a à la fois, un tel souci de perfection formelle, un tel amour de l’existence humaine et animale dans leurs similitudes et leurs différences, qu’il est difficile de résister à ce panthéisme triomphant.

Qu’il s’agisse de la représentation d’une inconnue mollement assoupie, ou d’un petit lévrier italien frissonnant d’impatience, toutes les figues de l’artiste respirent la même innocence et la même pureté. D’ailleurs, les femmes et les chiens de Yeva ont les mêmes yeux fendus en amande qui semblent hérités des beautés étrusques. Bipèdes ou quadrupèdes appartiennent à une seule race. Le même sang circule sous le bronze ou la terre cuite qui les enveloppe. Le modelé est si précis qu’après avoir tourné autour d’eux, l’amateur éprouve le besoin irrésistible de toucher. Et, quand il les effleure d’un doigt circonspect, il s’étonne de ce contact avec une matière inerte et froide, là où il croyait toucher la chaleur et le frémissement de la vie. Mais il arrive aussi à YEVA d’inventer des créatures hybrides, apparentées aussi bien à notre espèce qu’à celles des bêtes à poils ou à plumes. Femmes-oiseaux ou chiennes-femmes ont droit de cité dans son étrange paradis.

A mon avis, son grand secret est de n’obéir à aucune école, de sculpter selon des impulsions secrètes et non selon les théories prétendument révolutionnaires du moment, de construire, dans la solitude, une œuvre de conviction et de sincérité. Robuste, sensuelle, intransigeante, elle refuse le trucage, ce qui est encore le plus sûr moyen d’échapper aux fluctuations de la mode. Elle n’a d’autre maître que son instinct, d’autre passion que celles des êtres humains et des animaux familiers qui l’entourent.

En faut-il plus pour mériter l’estime de tous ceux qui persistent à croire que le talent exige de l’artiste la rare connivence de l’imagination et de la probité.“

Témoignage d'Henri TROYAT

de l’Académie française

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